Une page blanche pour écrire, non de grandes choses, mais de belles choses, celles qui parlent du cœur, du cœur des Hommes si tendre, si vulnérable.
Vous connaissez cette douce fragilité ?
Elle vous guide au tréfonds de vous-même, loin des convenances et de ce qui se montre entre gens de bonne famille. Une intimité qui a besoin d’être révélée avec une pudeur aimante.
Que connaissons-nous de notre intimité ?
En deçà de la ligne de flottaison apparente vit un monde souterrain ombrageux. Avoir le courage d’y pénétrer, c’est le démarrage d’une invitation à nous-mêmes.
En amont du courage, il y a un élan qui vous oriente et vous procure cette soif que nulle source n’a pu assouvir jusqu’alors.
Le contour de notre personne ne dit rien de ce que nous sommes. Puis-je entrer au-delà de la superficie de moi-même ? Puis-je pénétrer le mystère de l’être ?
Annick de Souzenelle parle d’une semence divine en nous.
Notre présence à vocation à faire surgir et grandir cette semence, cette graine divine. Sans prétention, car il n’y a pas d’élu, chacun la possède, elle est plus ou moins engoncée en nous. Elle attend son heure, sa saison, sa pluie salvatrice et révélatrice.

Parfois, cette pluie est violente comme un ouragan et vient nous mettre à terre pour nous permettre finalement de retrouver notre verticalité. Accepter ce désarroi, d’être ébranlé dans ces faux fondements frauduleux demeure difficile.
Dans cette période un accompagnement spécifique peut avoir son inutilité au risque de se perdre et de vouloir rebrousser chemin pour retrouver un connu ancien qui ne se remettra pas en place et peu vous transformer en errant.
Renaissance après et auprès de ce feu puissant
Sous les cendres la braise. Une braise chaude et rassurante, une confiance qui ne dépend plus de l’extérieur, juste de ce feu rougeoyant et joyeux en soi.
Alors commence une autre vie, sous une apparente banalité, mais une autre vie, plus digne, plus tranquille, plus aimante. Cela peut paraître idyllique mais ne vous y trompez pas, le chemin est âpre et rugueux.
Ce n’est pas seulement un chemin thérapeutique, c’est une autre voie bien plus puissante. Elle s’offre et vient à vous lorsque vous êtes prêts, le signal vient de l’intérieur, ce n’est plus une question de volonté, mais plutôt de confiance.
Ceux pour qui sonne le tocsin se reconnaîtront, ce n’est pas un tocsin funèbre, il sonne le glas d’une vie ancienne passée, désuet, en perdition.
Tous nous y serons amenés à notre heure. Est-ce votre heure ? Cette musique chante-t-elle en votre cœur ?
Si oui, alors c’est le moment du saut dans le vide, un vide plein, un vide abyssal, apeurant, un vide sans fond. Un vide comme une promesse finalement. Si vous y êtes, bon voyage camarade de cordée, vous n’êtes pas seuls.
