Nous ne devons jamais donner le pouvoir à d’autres de décider pour notre propre vie. Personne mieux que nous, ne sait ce qui est bon pour nous.
L’autre voit par le prisme arbitraire de ses propres croyances, expériences, blessures, conditionnements… Plus il est sûr d’œuvrer pour notre salut, plus le risque est grand qu’il soit dans sa nasse et nous y entraîne avec lui.
La soumission à l’autorité est le début de notre déshumanisation ; d’individus conscients, nous devenons des individus objets que l’on dispose ici où là. Je ne parle pas ici d’une autorité saine, sage, sans compromission.
Il n’y a pas de petites ou de grandes soumissions. Il y a LA soumission. Lorsqu’elle est acceptée, elle peut s’infiltrer dans toutes les fibres de notre corps, de notre être.
Une fois que le collier de la docilité est passé, notre liberté s’effiloche rapidement.
Oh… tu exagères, c’est presque indolore, ça ne change pas grand-chose à ma vie !
Justement, le point d’entrée ou d’effraction peut se faire en douceur, le mécanisme est pernicieux mais psychiquement et symboliquement, notre liberté est en perdition et devient conditionnelle. Et cela même si nous gardons notre liberté de mouvement.
C’est insidieux et cela agit en nous comme un virus qui pompe nos forces d’opposition, de réflexion, de remise en question. Cela peut nous amener à une acceptation passive, à accepter ce qui ne devrait pas l’être… comme une paresse de positionnement.
Nous vivons alors, dans l’illusion de la liberté.
L’illusion c’est déjà pas si mal et ce n’est pas si terrible !
Oui, c’est vrai, c’est pourquoi le risque est grand, l’anesthésie est progressive et la conscience perd de sa consistance et de sa fermeté.
Nous devons entraîner notre vigilance car abdiquer, c’est mourir un peu, même sur des faits a priori sans gravité.
Il y a souvent un prix à payer pour cette liberté. Quel est votre prix à vous ?
Votre confort ? Vous préservez des conflits relationnels ? Votre carrière ? Vos loisirs ? Votre intégrité physique ? Votre vie ?…
Ne pas se soumettre constitue un acte de résistance.
La résistance, n’est pas le monopole de ces hommes et de ces femmes qui, lors de la seconde guerre mondiale, ont dit non à l’infamie. A ces hommes et à ces femmes qui ont mis leurs vies en jeu pour défendre notre Humanité.
La résistance, nous pouvons la pratiquer, nous aussi, à toutes les époques, sur des enjeux « mineurs », dans tous les contextes, pour que vive la vie libre, pour que vivent nos aspirations, pour que vive un monde désencombré de la bêtise et de la peur.
Cela nous ramène inexorablement à notre responsabilité individuelle.
Rappelez-vous cette scène du film « Matrix » où il est proposé à Néo le choix de la pilule bleu ou de la rouge… nous sommes comme lui, de manière moins scénarisée, à faire le choix de la facilité par l’oubli (les luttes et les fuites du point de vu du ressenti) ou celui de la réalité au travers le fait de faire face, souvent de manière éprouvante, à ce qui est.
Souvenez vous que le choix de l’oubli n’apporte qu’un réconfort temporaire et partiel. Tôt ou tard, consciemment ou non, nous serons amenés à faire face… alors autant choisir !
Dans le rouleau compresseur du monde moderne, cette capacité de résistance et de courage est indispensable pour ne pas se faire happer et pour trouver son chemin unique.