La psyché, Philosophie

Du ressentiment au ressenti au sentiment

Du ressentiment au ressenti au sentiment

Le ressentiment vous connaissez ? C’est un vécu un peu obscur. Comme une ardoise que l’on aurait laissée et qui donne un goût amer. Cette sensation peut être un peu confuse ou diffuse, mais elle nous habite.

J’ai longtemps cru que pour régler un différend avec quelqu’un, il fallait sa participation constructive. L’autre devrait faire une partie de la route pour que le chemin se fasse et que nous nous sentions libérés de l’entrave.

Eh bien, cela est faux. Heureusement, sans quoi cela donnerait un pouvoir formidable à l’autre et amoindrirait considérablement notre capacité à avancer.

Le ressentiment naît d’un inachèvement dans l’expression de son vécu et en amont dans l’accès à son vécu interne.

Pour exprimer ce que je sens, je dois en avoir une conscience claire et pour cela être en contact avec mon ressenti.

La sensation corporelle me donne l’information sans filtre de ce qui se passe en moi.

Si l’information n’est pas agréable, voire insupportable, nous allons nous protéger et nous en couper.

Début de la vie

Il est des périodes de l’existence, notamment l’enfance, avec des circonstances particulièrement difficiles où se couper est synonyme de protection, même de survie. Si la charge est trop grande, comme lors d’une surtension, il est approprié d’avoir un disjoncteur au risque de « griller ».

Le problème est que nous prenons l’habitude de nous protéger au-delà de nos jeunes années et, ce faisant, de ne pas accueillir la charge émotionnelle qui a besoin de l’être.

Vous avez sans doute l’image d’un nourrisson ou d’un très jeune enfant en train de dormir. Nous envions sa quiétude. À cet âge, il libère au fur et à mesure toute charge émotionnelle : pleurs, cris, rires, colères… Il n’a aucune accumulation en lui. Il est paisible (sauf cas particuliers).

Tout ce que nous n’accueillons pas s’accumule en nous et fini par former une « masse émotionnelle » très réactive. Nous pouvons avoir des remontées « inopportunes » juste parce qu’une situation à réveillé une vielle émotion non libérée.

Ce qui n’est pas traité adéquatement ne se recycle pas et fini par encombrer notre vie intérieure. Le ressentiment fait partie de ces vécus inachevés.

Si quelqu’un me fait une mauvaise blague qui me blesse mais que je décide de rire de moi avec lui pour garder une contenance, je risque de développer du ressentiment à son encontre avec une intensité proportionnelle aux faits et à leurs répétitions.

Je peux me mettre en contact avec ma sensation, puis la valider et enfin oser me positionner en fonction de ce vécu afin de me respecter. Cette posture de désencombrement permanente permet à cet espace libre, fluide, de laisser émerger ce qu’il y a de plus noble : nos sentiments. Pas nos émotions, nos sentiments.

L’Amour, la Joie, la Paix, la Félicité ne sont pas des émotions mais des états que seul l’encombrement émotionnel rend impermanent.

Ainsi pouvons-nous passer du Ressentiment au Ressenti au Sentiment. Autrement dit de la tête, au corps, au cœur.

Une descente en soi-même comme un parcours initiatique ou une « Escape Game » psychique pour revenir à notre unité première.

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